12 jours / Raymond Depardon

“Peut-on savoir où s’arrête le normal, où commence l’anormal ? Vous pouvez définir ces notions, vous, normalité, anormalité ? Philosophiquement et médicalement, personne n’a pu résoudre le problème.” Rhinocéros, Eugène Ionesco.

Raymond Depardon poursuit sa démarche sociale et bienveillante en faisant parler ceux que nous entendons peu ou pas.

Présenté hors compétition à Cannes en 2017, le documentaire présente un dispositif légal daté de 2013 autour de la psychiatrie : Avant douze jours, les personnes hospitalisées sans leur consentement sont présentées en audience devant un juge, accompagnées d’un avocat et d’un infirmier. Entre eux se noue un dialogue, souvent déroutant, parfois désopilant, parfois éprouvant, mais toujours intense, sur le sens de la liberté, de la normalité et de la vie. 

Le réalisateur cale entre chaque audience de longs plans séquences des couloirs et des allées du parc de l’hôpital Le Vinatier en périphérie lyonnaise. La sensation d’immersion dans cette pièce tragi-comique pourtant bien réelle est totale. Depardon développe ainsi un sentiment d’empathie chez le spectateur pour ces patients pris en étau d‘un côté par la machine administrative et judiciaire dans laquelle les juges apportent un peu d’écoute et d’humanité, de l’autre par la machine administrative et psychiatrique qui soigne avec les moyens qu’elle a.

2018, Arte Editions.

À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres.

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