La compagnie de disques Blue Note a joué un rôle remarquable dans l’histoire du jazz enregistré. Fondée en 1939 à New York par deux jeunes émigrés berlinois, Albert Lion et Francis Wolff, le label Blue Note va forger son identité sur les mutations qui traversent l’industrie musicale américaine : l’avènement du 33 tours, réservé jusque là aux productions de musique classique, qui va permettre d’étendre le nombre de morceaux sur chaque face jusque là limité par le 78 tours, le déclin des orchestres (Big Band) de jazz et surtout, l’émergence de toute une génération de musiciens désireux de s’assujettir des partitions écrites pour laisser libre court à l’improvisation, reprenant par la même la voie tracée par Charlie Parker.
Ce rassemblement de musiciens autour du label va permettre, fait unique dans l’histoire de la musique, de croiser les formations, de mélanger les musiciens, de dégager des leaders qui sauront aussi être accompagnateurs pour d’autres leaders, voire de créer des groupes comme les Jazz Messengers autour d’Art Blakey : un des plus grands quintets de Miles Davis est constitué de musiciens qui ont fait ensemble leurs gammes lors de séances Blue Note (Wayne Shorter, Herbie Hancock, Ron Carter, Tony Williams).
*: les notes bleues sont la tierce et la septième, voire la quinte, diminuées (abaissée d’un 1/2 ton) d’une gamme diatonique majeure.
2016
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