Après plusieurs albums, Dooz Kawa revient avec ces contes cruels, qui portent bien leur nom.
Un univers sombre -peut-être davantage que dans les précédents albums- et une écriture de plus en plus acérée et personnelle.
Le carbone devient diamant plutôt que charbon sous la plume ciselée de Dooz Kawa.
Tour à tour intelligent, provocateur, lyrique, désespéré (le plus souvent tout à la fois), ce rappeur strasbourgeois émaille ses textes de références diverses, plus ou moins appuyées (Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, Edmond Rostand, Boris Vian…) comme autant de clins d’œil à son public. Les morceaux se savourent d’ailleurs tout aussi bien quand ceux-ci nous échappent, mais quel plaisir de réussir à les dénicher…
Amour, enfance en fuite, monde à l’agonie… Les sujets ne sont peut-être pas les plus originaux du monde, mais leur traitement donne à réfléchir.
La forme est belle, les punshlines jouissives, mais ce n’est jamais au détriment du fond, d’une efficacité qui force le respect.
Jamais prétentieux pour autant, Dooz Kawa tisse dans cet album une colère tranquille qui s’installe dans des atmosphères musicales toujours riches et enveloppantes (de la tarentelle rythmée à la litanie d’un violoncelle, sans oublier les zestes permanents de musique manouche).
Une perle musicale pour les amateurs.trices de rap à texte. Qui retourne un peu. Beaucoup.
” Parait que j’ai pas d’sentiments, que j’ressens que d’la musique “
2017
À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres
Vous êtes abonné dans une autre bibliothèque de la Métropole?
Consultez son catalogue
Alice D. (Les Champs Libres – Rennes)