Alicia est belle et envoûtante. Elle fascine, pour son art comme pour sa personnalité, à la fois discrète et silencieuse.
Du silence, c’est désormais tout ce qu’elle affiche depuis le meurtre de son mari. Un silence coupable, voilà ce qu’en pense la presse. Mais sans voix pour se défendre alors que tout l’accable, peut-on vraiment affirmer sans l’ombre d’un doute qu’elle est bien celle qui a appuyé sur la détente ?
Dans son silence ne résout pas un meurtre mais ce qui peut y pousser. Et c’est dans la relation entre le patient et son psychiatre que tout se jouera afin de faire tomber l’impassible masque d’Alicia. Alternant les points de vue des protagonistes, tantôt le regard de Théo, tantôt celui d’Alicia, Alex Michaelides entrecroise deux existences à la fois distinctes et similaires, que tout éloigne pour mieux rapprocher.
Le roman n’est pas de ces lectures qu’on dévore dans l’impatience d’en connaître la fin. Il s’agit d’une plume dont on se délecte, d’une histoire qui mûrit au fond de notre être. Alors que les dernières pages se tournent, nous ignorons être prisonniers de la main de l’auteur et ce n’est qu’une fois assimilé que l’on prend conscience de la force du livre. C’est de fait dans l’après-coup que réside la puissance de Dans son silence, une lecture qui exige un certain détachement au risque de trop vous investir.
Calmann-Lévy noir, 2019
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