” Gena Rowlands a montré le chemin d’une féminité ébréchée et incomprise qui n’assure pas le spectacle qu’on lui réclame mais en prépare un autre en marge de la scène officielle. L’échec et l’accablement deviennent, entre les mains de ses héroïnes, des moteurs existentiels, des manières de continuer à être en vie ». MJ
Murielle Joudet a reçu le prix du livre de cinéma en 2021 pour cette biographie. “Gena Rowlands : on aurait dû dormir” retrace la vie privée et professionnelle du couple Rowlands/Cassavetes mais pas que… C’est aussi l’analyse d’une époque, de l'”american way of life”, et de la question du féminin et du cinéma.
Ainsi, de films en séries on explore le parcours de cette actrice mythique qui a prêté son visage et sa voix à des femmes très stéréotypées de l’Amérique d’après guerre pour les studios, ou dans le cinéma de John Cassavetes à des femmes à la marge, imparfaites, en proie au doute, voire à la folie dans l’excellent “Une femme sous influence”.
“Rowlands parle très peu, commente peu ce qu’elle fait, elle n’a pas du tout de théorie sur son jeu, sur ses rôles, sur son mythe. Elle a la pudeur et l’intelligence de nous faire comprendre que tout se passe à l’écran, qu’elle n’a pas à en dire plus.” MJ
Murielle Joudet dresse un portrait étonnant et touchant de cette actrice dont le succès vient du sentiment de proximité intense qu’elle provoque en nous dans chacun de ses rôles.
Capricci éditions, 2020
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