Hallali / Claire Malary

Deux persécutions se croisent, celle d’un chasseur fuyant une meute de loups et celle d’une femme, possiblement sorcière, poursuivie par deux agresseurs.

L’hallali se traduit dans la chasse à courre par la sonnerie du cor ou le cri actant la mise à mort imminente. Le dessin est naturaliste, expressif, sensuel et intense. Tour à tour des ombres et des corps, les humains deviennent animaux et les animaux des hommes. Les techniques sont double : encre de chine et aquarelle. L’histoire est un diptyque, en noir et blanc et en couleur, dans lequel deux traques fusionnent au paroxysme de la peur. Mais si les univers et les prismes diffèrent, les manifestations psychiques ou temporelles se chevauchent, s’agit-il pour autant de deux histoires distinctes ou la traduction empirique d’un unique cauchemar, d’un seul mythe : celui de la réincarnation ou de la Nature vengeresse? Une fois livrée en pâture, une œuvre est soumise à la sensibilité et l’interprétation de son public d’autant plus lorsqu’elle est (presque) muette. Chacun referme l’ouvrage avec son histoire. Hallali conserve sa part de mystère et de magie et ce n’est pas pour me déplaire.

Ce roman graphique fut récompensé par le grand prix Artémisia 2019. Sa jeune autrice rennaise est une artiste brillante qui fourmille de projets et d’idées. A suivre donc…

http://clairemalary.com

L’Œuf, 2018

À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres.

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