À la croisée entre dystopie, roman d’anticipation et roman post-apocalyptique, La parabole du semeur qui prend la forme d’un journal rédigé (doublement !) par une femme racisée, est un récit glaçant de vraisemblance avec notre monde actuel.
À l’aide d’une plume précise et sagace, Octavia E. Butler aborde des thèmes profonds qui permettent un équilibre avec la violence dépeinte au sein du récit. La personnage de Lauren, qui souffre d’hyperempathie, expose des itinéraires, physique mais également réflexif sur l’impératif d’un bouleversement imminent, d’une nouvelle éthique de vie, dont la connotation religieuse forte peut parfois craindre la naïveté et un malaise dans la lecture.
Plus passionnant encore, l’autrice alarme sur nos choix de vie dévastateurs pour l’unvers et propose de nouveaux fondements, basés sur l’entraide et le collectif sans omettre les failles humaines et individuelles de chacun·e. C’est un roman de survie qui se dévore et qui éclaire sur l’importance de l’instruction, de la parole, souvent dévitalisée au sein des régimes républicains et dictatoriaux, comme moyens contre la barbarie. Saluons cette pilière de l’afro-futurisme qui élève la dignité humaine et animale face à une société autoritaire, corrompue et déviante.
L’ignorance du peuple est toujours la garantie du pouvoir du tyran.
2001 – Au Diable Vauvert (réédité en 2020)
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