La vie ordinaire / Adèle Van Reeth

Comment donner forme à son existence ?

La productrice des « Chemins de la philosophie » sur France Culture tente de comprendre ce qui, dans l’ordinaire, « ne passe pas » ; le terme est loin d’être neutre et transparent, et c’est ce poids que l’auteur explore.
Si le quotidien est facile à décrire et à modifier, l’ordinaire, c’est ce qui reste quand on a tout changé, ce rapport au monde dont on ne peut se débarrasser.
L’auteur revendique une filiation philosophique, méconnue en France, la philosophie américaine issue d’Emerson (1803-1882), de Thoreau (1817-1862), de Stanley Cavell (1926-2018) pour mieux s’en éloigner. Elle puise dans ses expériences vécues – de devenir mère et d’accoucher dans la douleur – pour construire quelque chose qui ne soit pas la simple consignation des faits, pour créer quelque chose d’autre à partir de ce qui est. A l’instar d’Hannah Arendt qui accorde une grande place à la naissance, la narratrice découvre à la naissance de son enfant, qu’à l’intranquillité s’est substituée l’inquiétude soulevée par l’existence d’un nouveau-né. Après le combat contre l’ordinaire de la vie et de la naissance, il y a encore celui contre l’ordinaire de la mort. Entre le fils et le père, la naissance de l’écriture pour faire face.
Le livre raconte les conditions empiriques et matérielles de l’écriture : la difficulté à réconcilier le travail de la pensée qui a besoin de catégories pour avancer, et l’expérience, sans cesse mobile et fuyante.

Gallimard, 2020

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