Mon premier visionnage d’un film du réalisateur grec Yorgos Lanthimos reste un souvenir assez comique.
J’avais emprunté le dvd Canine (2009) à la bibliothèque sans trop savoir à quoi m’attendre même si la lecture du synopsis laissait supposer une ambiance plutôt étrange : un huis-clos familial dans lequel les adolescents sont manipulés et élevés par leurs géniteurs dans l’ignorance du monde extérieur.
Qu’elle n’est pas notre surprise quand je lance le film quelques jours plus tard pour une séance ciné entre amis. Nous mettons un moment à nous remettre du choc visuel après le générique de fin. J’avais rarement vu un film aussi barjot et inquiétant, à la froideur, la réalisation et l’humour aussi chirurgicaux. Ce sont bien les principales caractéristiques de sa filmographie même si les sirènes hollywoodiennes ont lissé son propos corrosif et caustique dans son dernier film : Mise à mort du cerf sacré (2017). Avec des postulats originaux, le cinéaste réussit à nous interroger sur notre rapport à l’autre et sur les conventions sociales (la famille, le couple, la solitude, la mort, l’amour).
Dans The lobster (2015), déjà chroniqué ici, les célibataires n’ont plus droit de cité et chacun doit trouver l’âme soeur sous peine d’être transformé en l’animal de son choix. Certains vont tenter de s’émanciper de cet ordre moral.
Et dans Alps (2011), une société secrète propose à leur entourage de remplacer des personnes récemment décédées par des comédiens. Ici, encore, une idée farfelue qui donne à réfléchir sur le deuil.
À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres.
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