Le sillon

Partie rejoindre son amant à Istanbul, la narratrice, amoureuse de cette ville, se retrouve confrontée à un pays qui se défait au travers de ses contradictions et de la violence d’État. Elle découvre au fil de ses rencontres l’histoire de Hrant Dink, journaliste turc d’origine arménienne assassiné en 2007 en pleine rue par un nationaliste Turc et décide d’écrire son histoire.

Auteur : Valérie Manteau

Editeur : Le Sillon

L’avis de Gérard C.

Valérie Manteau s’adresse plus à notre cerveau “émotionnel” qu’à notre cerveau cognitif. La lecture peut sembler rébarbative au début, la construction des phrases alambiquée, mais si l’on accepte de lâcher “la compréhension à tout prix” et de vivre cette lecture comme une expérience, l’auteure nous fait partager son amour pour Istanbul, et sa désespérance face aux dégâts causés par le gouvernement turc actuel.
Manteau était collaboratrice à Charlie au moment des attentats et elle fait le parallèle entre cette violence et celle que subit la Turquie. Dink défendait un idéal de paix, insupportable pour les nationalistes.
Tout au long de cette errance l’auteure cite des écrivains turcs comme une invitation à les lire pour qu’ils puissent continuer d’écrire. On ne ressort pas apaisé de cet écrit magnifique mais différent et en quelque sorte plus humain. Une critique a eu cette phrase que je trouve tellement juste: “Le sillon”, un chant funèbre amoureux”.

L’avis de Pascale A.

Déambulation dans Istanbul d’une jeune française qui souhaite écrire un livre sur la Turquie et notamment sur le journaliste Hrant Dink.
Au gré de ses promenades, elle décrit la ville qu’elle aime, sa culture, ses habitants, sa jeunesse en mal de libertés. On découvre la réalité politique de ce pays loin de la vision donnée par les médias français avec l’effondrement de l’état de droit et une instabilité grandissante. On se laisse prendre par la poésie qui émane de l’écriture de cette femme amoureuse d’Istanbul.