Le féminisme remet à l’honneur la sorcellerie. Il suffit de parcourir, Sorcières : la puissance invaincue des femmes, le nouvel ouvrage de Mona Chollet pour le constater (en dédicace à 18h et rencontre à 19h à la librairie La nuit des temps le 8 novembre 2018).
Les procès en sorcellerie, eux, ont traversé les lieux et les époques sans interruption et sous divers apparats (le MacCarthysme, la Commune de Paris, l’épuration à la libération…) Dans Les filles de Salem, l’histoire s’inspire de faits réels qui se sont déroulés dans la Nouvelle-Angleterre à Salem, contrée du Massachussets, en 1692.
Les conditions étaient réunies pour une paranoïa collective et meurtrière : un village, replié sur lui-même, entouré de tribus indiennes, des famines successives qui exacerbent les tensions et les jalousies, l’ergotisme non évoqué ici, un obscurantisme et un fanatisme religieux à leur paroxysme.
Le point de vue est intéressant car l’auteur déroule son scénario à travers le prisme d’une adolescente éprise de liberté découvrant peu à peu sa féminité dans une société où naître femme est un péché.
Des vignettes du Malleus Maleficarum s’intercalent entre les cases et donnent une dimension réaliste à l’histoire. La variation des couleurs et le style épuré font le jeu de l’alternance entre mysticisme, fantastique et vérité historique.
Dargaud, 2018.
À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres.
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