“Si je t’avais parlé à temps, Frank. Si je t’avais, une seule fois, dit quelque chose au lieu de simplement faire, toujours faire, toujours tout faire, si j’avais su utiliser les mots qui étaient pourtant, sous leur forme écrite, ma compétence la plus achevée, si j’avais su les dompter pour qu’ils portent ma voix, rien de tout cela ne serait arrivé, n’est ce pas ? C’est pour ça que je parle, maintenant, et que tu dois m’écouter”. (extrait)
Helen et Frank, octogénaires se retrouvent à Londres après une vingtaine d’années de séparation. C’est pour Helen l’occasion de revenir sur leurs années de vie commune, leurs non-dits, leurs silences. La construction du roman se calque sur la géographie des lieux de vie de chacun et la confession d’Helen nous fait prendre conscience de la tendance que nous avons tous à ne voir en nous que le personnage que nous avons créé : “nous mentons tous (…) dès lors que nous posons des mots sur notre expérience, nous choisissons une certaine vision des choses au détriment des autres possibles”. Ce roman précis et juste dans la psychologie des personnages et permet une réflexion introspective.
La Brune (Le Rouergue), 2018
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