Adaptation à l’écran d’un best-seller de maison hantée paru en 1973, genre littéraire et cinématographique en vogue à l’époque, sous le titre original Burnt offerings (Offrandes sacrificielles) et écrit par Robert Marasco, Trauma s’avère plus angoissant que traumatisant.
Une modeste famille new-yorkaise pense avoir flairé un bon coup pour passer des vacances à moindre frais dans une immense demeure victorienne vieillissante. Les propriétaires, un frère et une sœur, exigent un maigre loyer mais leur imposent en contrepartie de s’occuper de leur vieille mère, une femme mystérieuse qui ne quitte jamais sa chambre située sous les combles. Très vite, des événements surnaturels surviennent dans la demeure.
Peu conventionnel par ses images floues qui nous plongent rapidement dans une ambiance inquiétante et fantomatique avec un parti pris radical, jusqu’au-boutiste et novateur à l’époque de faire d’une maison une entité maléfique à part entière (son procédé narratif inédit qui impose le point de vue de la bâtisse), Trauma possède à la fois le charme et le grain désuet d’une décennie prolifique et d’une modernité hors de son temps.
Un casting flatteur mais ingérable (Bette Davis, Karen Black, Oliver Reed…) qui coûta quelques crises de nerfs à l’équipe de tournage et le suicide de la fille du réalisateur participent de sa réputation de film maudit et culte. Des réalisateurs comme Kubrick ou Coscarelli ne s’y trompèrent pas en s’inspirant de ce chef-d’œuvre méconnu pour ciseler leurs propres bijoux comme The Shining ou Phantasm. Le réalisateur semble lui-même influencé par La maison du Diable de Robert Wise d’après un scénario de Shirley Jackson, Les innocents de Jack Clayton d’après Henry James et Psychose d’Alfred Hitchcock d’après Robert Bloch.
2019
À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres.
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