Alors que se tenait ces jours-ci le tant attendu procès “pamplemousse”, d’autres viennent faire amende honorable auprès de la justice en se constituant prisonnier, par obligation morale à l’égard de leur dette sociale et familiale.
C’est le cas de Gilles Bertin, ancien chanteur du groupe punk des années 80, Camera Silens, qui aurait pu sagement attendre la prescription de sa condamnation mais décide d’assumer ses responsabilité et sera finalement condamné à cinq ans avec sursis. L’homme est en cavale et réfugié en Espagne puis au Portugal où il devient disquaire pendant dix ans, suite à un braquage de la Brink’s mené avec maestria à Toulouse en 1988, sans aucun blessé ni mort à déplorer même si un tel événement constitue un acte traumatisant pour les victimes.
L’auteur raconte les années de galères, les années 80 “une époque formidable”, les influences du punk anglais et les tremplins rocks avec Noir Désir comme concurrents, ses insouciances couplées au pessimisme et au no future punk, les squats, la prison, ses utopies, sa vie familiale dissolue, la toxicomanie, l’anarco-nihilisme, le banditisme lié à une mouvance terroriste basque, la clandestinité sous le nom de Didier Ballet, l’Espagne fêtarde, sa réinsertion, le VIH, la peur de la mort, ses regrets, ses conflits intérieurs et sa rédemption à travers l’amour d’une femme et d’un enfant issu de leur union.
Une autobiographie trépidante qui inspire autant l’effroi que le respect.
Robert Laffont, 2018.
À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres.
Vous êtes abonné dans une autre bibliothèque de la Métropole?
Consultez son catalogue