Utopia / Björk

D’un dynamisme créatif assurément envoûtant, le dernier disque de Björk nous désoriente. Le rythme cardiaque s’accélère. Aussi fort qu’une morsure de tarentule, l’amour en plus.

Des bouffées jubilatoires surgissent à l’écoute de cet album, le dixième de cette artiste islandaise. Debut dans les années 1990/2000 résonnait dans toutes les bonnes soirées entre potes. Plusieurs décennies se sont écoulées. Là, je me dis : qu’ai-je fait de toutes ces années ? Une prise de conscience introspective qui met à mal les failles superficielles d’une vie.

Björk avec cet album nous ouvre des trajectoires inconnues musicalement. D’emblée, la harpe conduit nos sens dans un monde paradisiaque et heureux. Tel un souffle charmant, nous sommes enveloppés dans un univers qui va au-delà d’une création musicale.

Une œuvre joyeuse, composée entre Reykjavik et New-York aux sons organiques et synthétiques. On s’approche d’une techno primitive dont la voix devient un instrument incantatoire. Les textes n’ont pas une structure classique, ni dans la forme, ni dans l’écriture. Débarrassée des convenances étriquées, elle manifeste sa liberté pour déconstruire la norme.

Les participants du festival « We love green » se souviendront longtemps de sa prestation. Artiste engagée, écologiste, féministe, Utopia est d’une grande humanité. La nature, les chants d’oiseaux, les cris de bêtes, les flûtes, les ambiances de sous-bois en un kaléidoscope émotionnel, nous bercent avec grâce et volupté. Des halos de troubles ardents, d’ivresse électrisent nos sens en une acuité triomphante. Véritablement fantasmagorique.

Un album étrangement délicieux, mystique. D’une diversité expressive surprenante. Tel un mantra, à réécouter, encore et encore. Des vibrations de vie. Une utopie aboutie.

2017

À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres

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Sandrine L.