Adieu Eri / Tatsuki Fujimoto

Quand on repose Adieu Eri, on a la larme à l’œil, le sourire aux lèvres, et on hésite entre l’impression d’avoir visionné un nanar ou un chef-d’œuvre…

Yûta est un adolescent mordu de cinéma qui consent aux dernières volontés de sa mère en la filmant jusqu’à sa mort. Dépité par l’accueil réservé à son court-métrage, il s’apprête à son tour à en finir lorsqu’il fait la connaissance d’Eri, une cinéphile comme lui, qui l’inspire et l’aide à réaliser un nouveau film.

“Ça a l’air glauque, non ?” Oui, un peu. Mais quelle claque !

Dans ces 208 pages qui filent à la vitesse de l’éclair s’écrit une histoire étonnante de sensibilité. On y vit les deuils qui traversent Yûta, son envie d’en finir et sa volonté de vivre. On regarde droit dans les yeux la beauté et la cruauté de la nature humaine, qui vivent souvent côte à côte dans un seul individu.

Définitivement pas une œuvre qui plaira à tout le monde ! Ce manga touche et heurte à la fois. Mais il peut être un merveilleux canal pour explorer plus loin ce que signifie le deuil en notre for intérieur, et aller revisiter notre rapport à la mort.

Pour ne rien gâcher, les dessins de Fujimoto sont superbes.

Pour être honnête, je l’ai pris et reposé plusieurs fois avant de le lire. J’ai pensé qu’il n’allait pas me plaire, j’ai pensé qu’il serait voyeuriste, j’ai pensé qu’il avait l’air de jouer un peu trop de notre fascination morbide pour faire son beurre. J’en ressors en ne sachant plus trop où j’en suis, mais en étant sûre que je vais le conseiller dans le futur.

À retrouver (entre autres) à la bibliothèque Bourg L’Evesque.

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