Histoire de la violence / Edouard Louis

Récit autobiographique, polyphonique d’une « tentative d’homicide » d’une force cuisante.

Un soir de Noël  2012, à Paris, après un réveillon arrosé avec deux de ses amis, une rencontre entre le narrateur  Edouard et un jeune Kabyle, Reda, à la beauté fulgurante. Une soirée qui se termine chez l’écrivain. Reda finit par violer puis agresser son hôte, le menaçant avec un revolver, tentant de lui dérober son téléphone portable et de l’étrangler. Plusieurs niveaux de récits reconstituent un puzzle : l’enquête de police et les démarches médicales et judiciaires, le passé de l’agresseur dont il convient sinon d’excuser le geste, du moins de le comprendre, le ressenti de l’agressé, l’histoire racontée sans excès de bienveillance par la soeur de l’auteur, Clara, à son mari au cours d’une conversation qu’écoute l’écrivain et qu’il reproduit, non sans corriger certains propos en parenthèses. Cette intrication des narrations correspond à celle des logiques de domination (racisme, mépris de classe, homophobie, misogynie) que l’auteur – admirateur de Pierre Bourdieu – dissèque en confrontant les registres de langue. Après avoir survécu à la brutalité d’un homme, c’est à celle exercée par le discours des autres qu’il s’agit d’échapper.

Cette Histoire de la violence au titre foucaldien lie à nouveau son histoire personnelle, intime et humiliante, à une réflexion sur les mécanismes de domination (le racisme, la misère).
2016

À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres.

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