Laissez-vous tenter par la plume délicate d’une autrice coréenne au sommet de son art !
La neige tombe éparse. Le champ où je me trouve s’étend sur une colline hérissée de milliers d’arbres noirs sans cimes ni branches, de troncs nus. Ils sont de taille légèrement variées, comme des personnes d’âges différents. Il ne sont guère plus épais qu’une traverse de voie ferrée mais courbés, tordus, l’ensemble évoquant une frise composée de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants maigres qui se tiendraient sous la neiges, épaules voûtées.
C’est sur ce rêve de Gyeongha, la narratrice, que le roman commence. Contactée par une amie réalisatrice de documentaires alitée pour plusieurs semaines dans un hôpital, cette dernière lui demande de s’installer chez elle, sur l’île de Jeju, afin de nourrir son oiseau blanc resté seul. Là-bas, isolée par une tempête de neige, elle retrouve des documents retraçant l’histoire familiale douloureuse de son amie, teintée par la noirceur des massacres de civils sur l’île entre 1948 et 1949.
Grâce au travail de mémoire, la frontière entre les vivants et les morts n’a jamais été aussi ténue que dans “Impossibles adieux”. Fiévreux, mélancolique et à la lisière du fantastique, ce roman porté par la plume sensible et tout en pudeur de Han Kang vous accompagnera longtemps après avoir tourné la dernière page.
Si cela peut achever de vous convaincre, ce roman vient de remporter le Prix Medicis 2023 du roman étranger, ex-aequo avec Lídia Jorge pour “Misericordia”.
À retrouver (entre autre) à la bibliothèque Bourg-L’Evesque.
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