Magdalena Zernicka-Goetz, directrice du laboratoire de biologie moléculaire de l’Université de Cambridge, annonce, en 2016, que ses équipes ont mené le développement d’embryons humains in vitro pendant une durée record de 13 jours.La communauté scientifique applaudit à tout rompre. Ce livre passionnant revient sur sa formation et ses recherches scientifiques, sur une intuition géniale née pendant sa seconde grossesse et sur les questions déontologiques que ses travaux ont mis à jour…
Fille d’un scientifique polonais émérite, spécialiste en biologie du cerveau humain, Marina Zernicka-Goetz va poursuivre ses études médicales en embryologie à la fin desquelles son doctorat lui permis d’obtenir une bourse pour l’université d’Oxford. Elle rejoint ensuite le laboratoire de biologie moléculaire de Cambridge, rendu célèbre dans la communauté scientifique par Robert Edwards qui y mis au point la fécondation in vitro.
Ses premières recherches sur les mécanismes de développement des cellules à l’intérieur des embryons seront menées sur des cellules souches de souris et elle ne tarde pas à mettre à jour, avec ses équipes, les relations entre des cellules normales en nombre suffisant et des cellules anormales dans la partie de l’embryon où se forme le fœtus. Ces relations tendant à démontrer que des embryons présentant des anomalies pouvaient finalement évoluer favorablement.
On retrouve, dans son livre, la révélation publique de son intuition qui avait ébranlé la communauté scientifique alors qu’on saluait la percée scientifique de ses recherches sur la culture d’embryons humains in vitro pendant 13 jours, mais aussi des milliers de parents pour qui la procréation médicalement assistée représentait l’ultime espoir. En 2007, alors qu’elle avait 44 ans, Magdalena Zernicka-Goetz tombe enceinte et les premiers tests pratiqués au troisième mois révèlent de graves anomalies chromosomiques dans les cellules du placenta. Les cellules anormales allaient-elles constituer le patrimoine cellulaire du futur bébé ou demeurer uniquement à la formation du placenta ? Son enfant naîtra en bonne santé et il participa, bien malgré lui, aux recherches de sa mère sur le développement embryonnaire des premiers stades de la vie humaine !
Voilà un livre passionnant sur l’infiniment petit et l’infiniment humain que la chercheuse enrichit par des questions sensibles : les objectifs de ses recherches peuvent-ils permettre une meilleure implantation des embryons dans l’utérus et réduire le nombre de fausses couches ? Doit-on, au nom de la recherche scientifique, étendre au-delà de 14 jours les recherches sur des embryons humains ? Les surplus d’embryons qui ne seront pas utilisés dans une fécondation in vitro peuvent-ils servir à des fins scientifiques ? …
Un livre très bien écrit dans lequel la recherche scientifique tend à être plus humaine… (Dans le meilleur des mondes ?)
Dunod, 2020
Un livre à retrouver à la Bibliothèque des Champs Libres
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