Zita aurait pu être bergère sur une estive des Pyrénées, comme ses ancêtres. Le déclin du pastoralisme, la réintroduction des ours et ses bons résultats scolaires en ont décidé autrement.
Devenue ingénieure agronome, elle enchaîne les contrats à travers le monde. Cinq ans après son départ, Zita rentre à Ossèse, la ferme de ses parents située dans une vallée ariégeoise reculée. Elle y retrouve sa cabane des hauteurs, leurs brebis et les contes de Petite-Mère, sa grand-mère. Un soir, au café du village, elle rencontre Pierrick, un citadin. Mais Pierrick n’y est pas seul. Il y a aussi sa petite Inès et souvent Émilie, son ancienne compagne, gérante d’une épicerie bio.
Un jour d’automne, le cadavre de l’ours Anis est retrouvé sur l’estive où paissent les brebis de sa famille. Une balle est plantée entre les yeux du plantigrade…
2023 – Stock
L’avis de Véronique A.
Un roman très actuel qui pose la question centrale de la place que nous voulons laisser au sauvage et de la cohabitation entre « écolos bobos » des villes et vrais ruraux. Non sans humour parfois, l’auteure interroge cette politique consistant à indemniser les dégâts causés par la réintroduction de l’ours, qui a conduit au déclin du pastoralisme. Éleveurs de brebis en colère d’un côté, défenseurs de la biodiversité végans de l’autre, qui a raison au final ? L’auteure ne tranche pas vraiment, même si on sent qu’elle penche plutôt du côté des bergers.
Si j’ai beaucoup apprécié ce personnage très courageux de Zita ainsi que toute la partie sur la nature et le débat autour de la présence de l’ours, qui fait vraiment réfléchir, j’ai un peu moins aimé la réflexion sur la vie de couple et le rôle de belle-mère.
Au final tout de même un beau portrait de femme porté par une écriture parfois acérée, à d’autres moments presque poétique et sensuelle.
L’avis de Virginie K.
Coup de cœur pour ce roman !
Les discussions entre Zita, Pierrick et leurs proches sur le monde agricole et l’environnement sont intéressantes. On découvre les difficultés des agriculteurs et des éleveurs en général, et face à l’ours en particulier.
La relation de Pierrick et Zita est assez compliquée du fait de cette différence de milieu mais également de la présence d’Emilie, l’ex-femme de Pierrick quelque peu envahissante.
L’avis de Béatrice M.
Depuis la fin du siècle dernier, la réinduction de l’ours dans les Pyrénées a fait l’objet de virulentes polémiques qui opposent les éleveurs aux partisans de la biodiversité.
Zita est un beau personnage féminin autour duquel gravitent des êtres qui ont tous leurs bonnes raisons. D’ailleurs, le positionnement de la belle mère est encore bien compliqué dans notre société d’aujourd’hui. Notre héroïne est sur un « fil de crête » écrit Maylis Adhémar.
La caricature de la marâtre (mère d’Inès et ex-femme de Pierrick), hystérique au possible, s’accompagne d’un autre stéréotype contemporain celui de la séparation comme étape indispensable de l’épanouissement féminin. Toute la complexité d’une famille recomposée, ce sont des personnes qui sont obligées de vivre ensemble et parfois en désaccord sur certains sujets.
Maylis Adhémar dresse une analyse éclairante et réussie du dilemme auquel est confronté le milieu montagnard, avec une argumentation précise et détaillée donnant la parole à tous les protagonistes.
Bel hommage au monde paysan et plus particulièrement au pastoralisme ! Tour à tour enquête policière et réflexion sur l’homme et l’animal. Roman qui donne à réfléchir sur la place de la nature dans nos sociétés.
L’avis d’Annie H.
Ce roman est un mélange de genres : sentimental (les amours de Zita), écolo (réintroduction des ours), réaliste (difficultés rencontrées par les paysans) et traditionnel (contes autour de l’ours).
La lecture est facile et fait réfléchir sur beaucoup de sujets. J’ai bien aimé
À retrouver (entre autre) à la Médiathèque de Bruz
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