Le Chant du Coucou / Frances Hardinge

Ce qui bougea en premier, ce furent les yeux, les yeux superbes de verre gris-vert. Ils pivotèrent lentement pour se fixer sur le visage de Triss. Puis la petite bouche frémit, s’ouvrit pour parler.

« Qu’est-ce que tu fais là ? Pour qui tu te prends ? C’est ma famille. »

Quand Triss se réveille à la suite d’une noyade dont elle a réchappé, elle comprend que quelque chose ne tourne pas rond : elle est prise de fringales incoercibles, elle se réveille la nuit des brindilles dans les cheveux, et sa sœur a peur d’elle.

Également connue pour La Voix des Ombres ou L’île aux Mensonges, l’autrice signe ici son premier roman adulte. Cependant, au premier coup d’œil, l’on pourrait prendre ce roman pour un ouvrage jeunesse lui aussi. Il n’en n’est rien. Le Chant du Coucou raconte bel et bien l’histoire d’une enfant, mais avec un point de vue si unique – à la fois sombre et poétique – qu’il n’est pas à mettre entre les mains de tout le monde.

Le récit offre à la fois une vision enfantine et pourtant mature d’un monde inquiétant. S’en dégage une certaine magie que je ne peux m’empêcher d’associer à celle de Tim Burton.

Sans être pompeuses, les descriptions des lieux nous offrent une vision évocatrice. Une sorte de microcosme ténébreux dans lequel Triss évolue. Un petit monde d’abord limité à la chambre de la jeune fille, à sa fenêtre donnant sur le lac, puis à la maison familiale, évoluant ensuite vers le tailleur de la famille dont l’échoppe est dans le bourg… Jusqu’à atterrir sur le fameux lac où s’éclaircissent les mystères, mais où s’assombrissent les espoirs de Triss.

L’Atalante, DL 2018

Une véritable aventure dont vous sortirez ému, peut-être même changé. Et un véritable coup de cœur pour moi. Découvrez vite Le Chant du Coucou, à retrouver à la bibliothèque des Champs Libres.

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