Le corps de ma mère / Fawria Zouari

 “Un récit familial extraordinaire, shakespearien, dans sa trame, son ampleur et son style” pour reprendre les termes du préfacier algérien Boualem Sansal.

L’écrivain et journaliste franco-tunisienne décrit la despotique Yamna, sa mère rétive à la tendresse, vieillissante, capricieuse, “cette femme qui commandait avec l’air d’obéir” et qui a passé sa vie à cacher la sienne, voilant de bijoux et de fables son corps et les secrets de sa lignée.

Tunis, printemps 2007. L’auteur est entouré de ses trois sœurs, Jamila et Noura, prisonnières et analphabètes comme leur mère et Souad, qui, à l’image de son aînée, a pu aller à l’école et construire sa vie loin de l’antre maternel. Les souvenirs s’affrontent. Chacune des filles révèle l’un des côtés obscurs de la mère. Mais aucune ne peut se prévaloir de connaître son véritable visage, contrairement à sa bonne, Naïma, “devenue son ayant droit, son héritière parce qu’elle a vu et soigné son corps” qui connaît sa vie, digne d’un récit des Mille et Une Nuits. Le père de Yamna, Gadour, a eu tellement d’épouses et de concubines que les habitants du village l’ont surnommé cyniquement “le lion de la vallée”. La mère de celle-ci, Tounès, cloîtrée chez ses parents depuis l’âge de 5 ans, est morte en couches tragiquement. Elle devait donner naissance au même moment que sa rivale Aljia, la seconde épouse de Gadour. Il n’y a qu’une sage-femme dans tout le village qui a choisi de s’occuper d’abord de la plus jeune. Une fois son mari décédé, Yamna s’est éprise de son gardien d’immeuble, à 92 ans, “pour faire un pied de nez au siècle ancien”.

2016

À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres.

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