Le roman débute par une garde à vue dont le motif sera dévoilé à la fin. Cet événement est prétexte à remonter le temps de la vie de l’auteur, fille d’un mineur marocain embauché à Lens.
Une première partie aborde l’intimité de la famille de l’auteur ; une seconde raconte l’histoire de son père, de son recrutement dans le sud du Maroc puis de son combat pour obtenir les mêmes droits que tous les autres mineurs.
2021 – Ed. de l’Aube
L’avis de Christine L.
Le style est vif, plein d’humour, d’humanité, de poésie, de réflexion sur l’identité, sur la transmission, sur le rapport à la loi. L’auteur nous emmène dans ses découvertes de son milieu, ses origines, sa condition, ses évolutions avec pudeur parfois en demi-mots.
J’ai refermé ce livre avec émotion car je me suis laissée embarquée par ce récit sur un pan inconnu de l’histoire des mineurs.
Roman très chaleureux pour parler du Nord, des mines, des Marocains.
L’avis de Laurence S.
Samira El Ayachi signe un roman profond, émouvant et intimiste ; récit riche et énergique.
La narratrice, Hannah, est institutrice et se retrouve au commissariat pour s’expliquer d’actes répréhensibles survenus dans sa classe. A l’occasion de son interrogatoire, elle raconte son enfance, son histoire, celle de ses parents, de sa fratrie et nous plonge dans une chronique sociale des années 1960. Période pendant laquelle la France signe avec le Maroc une convention sur la main d’œuvre marocaine, dans le but de faciliter la venue de ressortissants marocains. Ils seront 3000 a être envoyés dans le nord de la France pour travailler dans les mines.
Hannah retrace l’histoire de ces hommes – souvent traités comme des esclaves – et de leur combat pour obtenir les mêmes droits que les mineurs français ou étrangers venus de pays voisins. C’est aussi l’histoire du père d’Hannah qui aime la loi, le droit français ; homme courageux qui va se battre pour la dignité des marocains exploités dans les mines. Cet homme va pointer du doigt les zones de non-droit du pays d’accueil. Lui, l’immigré, rappellera les règles de la République, il sera plus républicain que la République elle-même !
Hannah prendra conscience plus tard de l’immense intelligence de son père et de son grand talent d’écrivain, dans un petit “cahier bleu”, où il s’exprimera dans sa langue maternelle, langue de l’amour, l’arabe. C’est avec beaucoup d’émotions qu’elle découvrira cette part inconnue de son père dont elle s’était jusque là privée, elle qui jeune élève studieuse de l’école de la république, se moquait de lui quand il ne s’exprimait pas bien en français.
Ce roman est un hommage bouleversant rendu à un père…
À retrouver (entre autre) à la Médiathèque de Bruz
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