Tout homme est une nuit

Un homme malade et solitaire est venu se retirer dans un village provençal, attiré par le climat. Celui qu’il trouve parmi les habitants n’est pas réchauffant. Au café du village, les discussions vont bon train sur ‘l’étranger’. Jusqu’où cela va-t-il les mener ?

Auteur : Lydie Salvayre

Editeur : Seuil

L’avis de Claire L.

Deux récits qui s’entremêlent : le désarroi du nouvel arrivant qui sent monter l’hostilité à son égard et les discussions de café. Salvayre rend bien compte de cette ambiance de groupe, de l’influence des fortes gueules, des petits reniements. La psychologie des différents personnages nous est petit à petit révélée à travers les mots des uns et des autres, et leurs maux se dévoilent.
Enrichissant mais un peu long vers le milieu du livre. Ensuite, c’est encore plus intéressant …

L’avis de Béatrice M.

Dans ce roman d’une causticité jubilatoire, Lydie Salvayre dénonce un tragique problème, le racisme ordinaire, basique, irréfreiné, latent et pernicieux, sujet de tant de problèmes et de conflits. Elle aborde la différence et l’intolérance qu‘elle entraine.
D’une écriture fluide, enjolivée d’un vocabulaire recherché, ce livre est à lire, à poser par moments pour réfléchir, faire en sorte que les mentalités évoluent, gagnent en humanité, en tolérance car la différence est partout et de toute forme.

L’avis de Véronique A.

Malgré les intentions louables de l’auteure et son constat glaçant sur l’état de notre pays qui n’est sûrement pas loin de la vérité, je n’ai pas été totalement convaincue par la forme, l’opposition trop binaire entre le narrateur et les habitants du village, lesquels sont décrits de façon trop outrancière pour sonner juste. Le propos est un tout petit peu plus nuancé dans la deuxième partie, mais le tout m’a quand même déçue. Dommage, car sur un sujet aussi fort (la peur de l’étranger, de l’altérité), je m’attendais à mieux de la part de cette auteure…