Surnommé à son corps défendant le “parrain du rap”, genre musical qu’il n’affectionne pas plus que cela, Gil Scott-Heron préférait le néologisme de “bluesologiste” pour qualifier son art.
Ce roman graphique raconte le parcours semé d’embûches d’un jeune cinéaste rennais pour rencontrer l’artiste. En effet, il ressenti un choc émotionnel, lors de ses études de cinéma dans le New Hampshire, en découvrant Gil Scott-Heron sans devenir pour autant fan. Il se mit martel en tête de réaliser un documentaire sur ce poète, musicien et romancier accompli.
Poète et chanteur originaire de Jackson dans le Tennessee, un temps membre des Last Poets, Scott-Heron fut marqué par la ségrégation raciale sur les bancs de la faculté de Lincoln en Pennsylvanie. Seul noir parmi les blancs, cette lutte deviendra le fil directeur de son œuvre très politisée en parallèle de celle qui livre contre ses propres démons. Les rendez-vous manqués du réalisateur avec Gil Scott-Heron ne le seront pas avec l’Histoire puisqu’il vivra les élections d’Obama, de Trump et les événements liés à Black lives matter.
Le dessin et les couleurs de Sébastien Piquet, développeur visuel dans le cinéma d’animation, sont sans chichi et vont à l’essentiel.
Une bande dessinée pleine d’abnégation, d’humilité qui donne envie de (re)découvrir les compositions de cette légende de la musique noire américaine grâce à ses interludes musicales qui jalonnent et illustrent une course contre la mort et une ode à la vie.
Arènes, 2022.
À retrouver (entre autre) à la Bibliothèque des Champs Libres.
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