Desproges par Desproges

Mon Président, mon Chien, Rennaises, Rennais, Métropolitains, Métropolitaines, Belges, Belges, Mesdames, Messieurs les jurés, Public Chéri, mon Amour.

C’est avec une formule similaire que l’inénarrable Pierre Desproges débutait ses réquisitoires du tribunal des flagrants délires de 1980 à 83 sur France Inter lorsque la radio publique, encore légèrement impertinente, n’était pas (trop) à la solde du pouvoir en place. Non pas que ce fût mieux avant mais la parole juste un peu plus libre sur certains sujets. Certains réquisitoires restent encore mythiques aujourd’hui comme celui contre Jean-Marie La Pen capitale et ses questionnements corollaires : Peut-on rire de tout et surtout avec tout le monde? Je vous laisse découvrir la réponse ici.

Mais Desproges, humoriste désinvolte, jouisseur effronté, fin lettré et gourmet, apolitique patenté (“Qu’on soit de gauche ou de droite, on est hémiplégique, disait Raymond Aron… qui était de droite!”), misanthrope désespéré, provocateur davantage par réaction que par goût, névrosé congénital et anxieux maladif (ses médecins en accord avec sa femme lui cacheront la gravité de son cancer, maladie dont il aimait souvent se moquer comme un pied de nez à la mort) s’activait sur tous les fronts de l’absurde en égratignant la médiocrité et la vanité avec parfois le sel de la mauvaise foi.

Sa fille Perrine a rassemblé de nombreux documents, archives, photographies, entretiens, croquis, collages, lettres d’amour à sa femme et à ses copains dans cette biographie chapitrée au gré des moments clés de sa vie, de ses passions et de son travail colossal (journaliste à L’Aurore, chroniqueur dans Cuisine et vins de France, écrivain, amuseur ou dérangeur public sur scène, à la radio et à la télé – mais moins souvent que le professeur Schwartzenberger -).

Éditions du Courroux, 2017.

À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres.

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