Un jeune squatteur travaille dans un abattoir, accompagné de Boston, son fidèle border collie. Comme un passeur, il guide les troupeaux jusqu’à leur funeste sort.
Comment évoquer l’horreur d’un “camp d’extermination” pour veaux, vaches, moutons et cochons sans (trop) montrer l’insoutenable et sans éluder les questionnements humains?
Maud Alpi choisit de porter un regard sensible, esthète mais organique et abrupt sur l’innommable pour susciter la compassion. Elle filme les animaux comme peu de réalisateurs avant elle, excepté peut-être les chiens de White god* du hongrois Mundruczó. Le rythme est lent mais le spectateur ne s’ennuie pas – Peu de dialogues, d’images choquantes, de musique (un morceau* caverneux de Leonard Cohen comme générique de fin) – Les sublimes couleurs jaunes et la justesse des cadrages suffisent à suggérer l’absurdité de la surproduction industrielle de viande: Plus l’image est belle, plus la destinée réservée à l’animal apparaît cruelle.
2017
À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres
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