Néo-paganisme, guerre des sexes, anti-spécisme, tyrannie du “care”, fake news, pranisme, obsession du bonheur, bien-pensance, politiquement correct, culte du buzz et propagande sur les réseaux sociaux, narcissisme…
A l’heure du repli sur soi, du racisme galopant, dans une société clivée sur le moindre sujet ou concept marketé, Blanche Gardin tranche dans le lard et n’y va pas avec le dos de la machette… Elle décide ainsi dans ce faux documentaire d’arrêter l’humour suite à une prise de conscience de son deuxième cerveau : son colon. Moins elle est drôle, plus elle devient odieuse. Plus elle devient odieuse, moins elle va bien même si elle se persuade du contraire.
Le délire scatologique de Blanche Gardin va bien au-delà d’une simple farce et nous place face à nos contradictions. Comment faire pour combattre l’épidémie propagandiste, individualiste et libérale distillée par une flopée d’influenceurs de tout poil et remettre du sens commun dans la tête des gens qui en ont perdu la notion ?
Le spectateur hésite souvent entre rire et malaise, moquerie et compassion. Non sans cruauté, auto-dérision, mélancolie et acidité (gastrique), Blanche Gardin parvient à faire passer son message dans un effet miroir. Critique sur la misandrie et les excès d’une frange du courant féministe radical, elle ne nie pas la légitimité du combat contre les violences faites aux femmes. La série aura pourtant ses détracteurs / détractrices qui n’hésiteront pas à y voir exclusivement une “machine de guerre bolloréenne” lancée contre le mouvement féministe. D’un point de vue personnel, je préfère y voir plutôt un appel caustique au bon sens collectif de celle qui s’engage auprès des sans-abris: prenez soin de vous et des autres sans distinction de genres, de races, d’âges, de morphologies et cessons de se regarder le nombril et celui des gourous qui pullulent partout.
2021
À retrouver (entre autre) à la Bibliothèque des Champs Libres.
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