1968, le quartier de Haight-Ashbury de San Francisco est plongé en plein trip hippie “flower power”. Un groupe de musiciennes émerge aux côtés des Jefferson Airplane, Quicksilver Messenger Service et Grateful Dead. Elles sont aussi remarquées par Jimi Hendrix qui en connaît un rayon question blues psychédélique.
The Ace of Cups ne connaîtra pourtant pas le succès de leurs glorieux compagnons de route masculins ou d’une Janis Joplin et son Big Brother & The Holding Company car elles sacrifieront leurs carrières pour assurer leurs rôles de mères. Justice est rendue sur le tard à ces pionnières du blues garage avec la sortie d’une compilation sortie en 2003 puis rééditée en vinyle en 2019 par le label Big Beat Records que vous trouverez sur le pôle Musiques de la Bibliothèque des Champs Libres. Elle comprend des démos et des enregistrements en public datés de la fin des années 60.
Sorties depuis longtemps de leurs obligations familiales, les septuagénaires sortent même un nouvel album Sing your dreams l’année passée disponible en disque compact sur le pôle Musiques. Seule la claviériste de l’époque manque à l’appel. Ce disque ne diffuse pas pour autant une soupe surannée à l’encens Satya Santal et parsemée de fromage de chèvre. Il bénéficie d’une production plutôt moderne même si les arrangements de ces treize morceaux nous ramènent vers un blues garage et une country folk qui ont incontestablement marqués la fin des sixties.
À l’occasion de la journée du droit des femmes, écoutez ce “Put a woman in charge” contestataire dans une Amérique partiellement trumpiste et découvrez ou redécouvrez l’un des tous premiers groupes de sisters rock qui ne souffre pas de la comparaison avec leurs brothers de l’époque en tenant la barque sur la durée.
Ace Records / Big Beat Records, 2019.
À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres.
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