The lighthouse / Robert Eggers

Je suis souvent intrigué par les histoires de phares (Ar-Men d’Emmanuel LePage, Tout seul de Chabouté ou encore La peau froide d’Albert Sanchez Pinol adapté au cinéma par Xavier Gens…).

C’est dans l’excellente revue Mad movies que j’ai appris la réalisation de ce projet de huis clos dans un phare par le réalisateur Robert Eggers, dont je vous ai déjà parlé ici, qui plus est avec deux grands monstres du cinéma américain, Robert Pattinson et un Willem Defoe vieillissant mais au firmament de son talent.

L’histoire prend son temps pour s’installer et laisser la tension s’insinuer. Ce phare est forcément le lieu où il se passera des choses horribles. Peu seront montrées mais beaucoup suggérées. Les dialogues sont rares au début entre ces deux loups de mer qui se jaugent et se toisent. Que craignent-ils ? L’autre ? La solitude ? La folie ? L’hostilité du lieu ? Le spectateur a ainsi tout le loisir de se concentrer sur l’esthétique en noir et blanc, les lumières, le cadrage en 4/3 et l’ambiance sonore (et flatulente) du film pour peu à peu perdre toute notion du temps et de la réalité.

Les références sautent aux yeux (Kubrick, Fassbinder, Genet, Verne, Lovecraft, Prométhée…) et on s’amuse à les reconnaître dans ce film qui nous emporte comme une lame de fond.

2019

À retrouver (entre autres) à la Bibliothèque des Champs Libres.

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